Des optiques plates de seulement un milliardième de mètre d’épaisseur pourraient nous permettre de voir des objets aussi petits qu’une bactérie. Ces nouveaux objectifs, développés par des chercheurs de la Swinburne University of Technology, promettent de révolutionner une grande partie de la technologie de l’imagerie mondiale.
Briser les limites de la diffraction
Propulsé par l’évolution des puces photoniques qui permettent d’associer l’optique et l’électronique afin de créer des processeurs très performants, et la nano-optique, la course pour créer des optiques ultraminces brisant les limites de la diffraction s’accélère depuis le tournant du millénaire.
Le nouvel objectif développé par des chercheurs de l’Université de technologie de Swinburne
Le principe a été récemment démontré en utilisant des matériaux à base de divers métaux; principalement l’or. Mais ceux-ci étaient inefficaces et trop coûteux. Il y a un peu plus de deux ans, Xiaorui Zheng, un étudiant du Centre for Micro-Photonics de Swinburne, a essayé de produire une optique en utilisant de l’oxyde de graphène. L’équipe dirigée par le professeur Baohua Jia, a développé une imprimante tridimensionnelle pouvant rapidement et à moindre coût produire un objectif en utilisant une solution d’oxyde de graphène.
300 fois plus mince qu’une feuille de papier
Le résultat est une optique plate, résistante et flexible, qui est 300 fois plus mince qu’une feuille de papier et dont le poids est de seulement un microgramme. Une orientation tridimensionnelle précise et réglable de cette optique permet de voir les détails d’un objet aussi petit que 200 nanomètres dans des longueurs d’onde allant du visible jusqu’au proche infrarouge. Cette nouvelle technologie permettrait de réduire la taille et le poids des smartphones dont les modules photo sont dotés actuellement d’objectifs épais et lourds.
Jia nous dit :
Nous sommes très excités par ces résultats. Nous voulons faire savoir au reste du monde que nous possédons cette technologie fantastique, et qu’elle pourrait changer leur vie.
Ce serait intéressant de savoir si ces optiques pourraient être utilisées en lieu et place de celles que nous utilisons avec nos reflex et « mirrorless ». Mais cette information n’est pas précisée dans l’article. Toutefois si elles peuvent remplacer à terme les objectifs des téléphones intelligents, peut-être trouveront-elles leur place dans un proche avenir en photographie « sérieuse ».
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