Hitler sortant de la prison de Landsberg est l’une des plus célèbres images de la vie très documentée d’Adolf Hitler. Le futur dictateur de l’Allemagne, dans une pose plutôt statique, est debout à côté d’une Mercedes, les cheveux gominé, arborant sa célèbre moustache, derrière une passerelle médiévale.
La photo a été prise il y a 90 ans par le photographe de Hitler, Heinrich Hoffmann, le 20 décembre 1924, à l’occasion de sortie de prison de Landsberg en Bavière, où il avait passé neuf mois pour trahison durant lesquels il avait écrit son manifeste, Mein Kampf. Distribuée à la presse mondiale, la photo est rapidement devenue une image emblématique de l’histoire contemporaine.
La forteresse de Landsberg est toujours une prison, mais il n’y a jamais eu une grande porte médiévale semblable à celle sur l’image. Le portail illustré est en fait, l’élégante entrée de la ville de Landsberg, un kilomètre plus loin sur la rivière Lech.
On raconte que Hoffmann, avait voulu photographier l’événement historique, mais qu’un gardien de prison lui avait interdit l’entrée, celui-ci menaça même de confisquer l’appareil. Frustré, Hoffmann a convaincu Hitler de poser pour reconstituer cet évènement.
La presse mondiale a cru cette tromperie en l’embellissant avec des titres tels que « La porte de la liberté ». Depuis, journalistes, historiens, archivistes et étudiants ont suivi, croyant réellement que la passerelle à l’arrière-plan était l’entrée de la prison.
Toute cette histoire est un détail historique mineur; un petit correctif à une histoire infiniment plus grande et plus importante. Mais elle illustre un aspect clé; Hitler et Hoffmann, non seulement étaient conscients de l’importance politique de l’image, mais la photo de Hoffmann a marqué l’aube d’une ère nouvelle; ce que nous appelons aujourd’hui la « gestion de l’image en politique ».
Ce qui est le plus remarquable, c’est que cette fiction que Hoffmann a concocté ce jour de décembre 1924 est toujours utilisée par des éditeurs de livres et de journaux. Après 90 ans, il est enfin temps de reléguer ce petit morceau de propagande nazie à la poubelle de l’histoire.