Fort de nombreuses années en tant que photographe de mariage, L.Besnehard nous propose un retour d’expérience sur le matériel photo nécessaire à ce métier spécifique.
C’est pas le matériel qui compte
C’est vrai, le matériel photo, aussi performant soit il, ne fera pas de vous un bon photographe. Oui, mais… Particulièrement pour le reportage photos de mariage, le matériel a une importance non négligeable. Au fil des années, j’ai ainsi fait évoluer mon matériel en mariage, distinguant l’utile du superflu…
Quel besoin matériel pour le mariage ?
Le photographe de mariage se doit tout simplement d’être capable de réaliser de belles photos… dans toutes les conditions ! De la mairie minuscule, sans fenêtre, recul, ni lumière, à la soirée avec pour seule source de lumière les spots du DJ. En terme matériel, le photographe de mariage devra ainsi être capable de répondre aux exigences suivantes :
- Une plage de focale large, à tout moment, afin d’être en capacité de réaliser des portraits serrés, comme des plans larges.
- Des objectifs à grande ouverture, pour des photos à faible profondeur de champ.
- Un auto-focus ultra rapide, de manière à déclencher instantanément au moindre besoin.
- Un boitier capable de réaliser des images parfaitement propre « sans lumière », et idéalement sans flash.
Rien que ca… Alors, un investissement obligatoire de 15.000€ ? Non, il est possible de commencer avec du matériel un plus abordable.
Mon matériel mariage, épisode 1
Le reportage photo de mariage, c’est une sacrée responsabilité ! Autant dire que la, ou les, premières années, la pression est forte. A mes débuts, souhaitant ainsi le meilleur « potentiel » qualité photo possible, dans mon budget, j’ai pris le parti de couvrir mes mariages quasi intégralement en focales fixes. Ma combinaison nominale a donc été longtemps :
- 2 boitiers constants sur moi : 1 Nikon D700 combiné à un D200, remplacé par la suite par un D600.
- 1 boitier sur nikkon 28mm 1.8 pour les plans larges, l’autre sur un 85mm 1.8 pour les portraits.
- A la sortie des mariées de l’église, UGA obligatoire : un 16-35
- Pendant le vin d’honneur, je prends du recul, de quoi me faire oublier un petit peu : j’utilise ainsi le SIGMA 70-200 2.8 VR.
Le fait de shooter en focale fixe m’impose de me déplacer beaucoup, et souvent de recadrer en post-traitement. C’est un vrai choix, qui me semblait s’imposer, tant les focales fixes sont hallucinantes de qualité. Jusqu’à ce que…
Mon matériel mariage, épisode 2
Jusqu’à ce que les 10kg de matériel photo à porter toute la journée ne viennent à bout de mon dos en début de saison. Grosse interrogation sur ma capacité à couvrir la suite des mariages… Pas de doute, il faut optimiser la charge. Je décide donc :
- De passer, malgré moi, au zoom, afin de garder qu’un seul appareil sur moi une majorité de la journée.
- De ne plus prendre de flash avec moi. De toute façon, je ne garde jamais les photos au flash.
J’investi donc dans un TAMRON 24-70mm 2.8. La plage est suffisante pour une bonne partie du reportage. Pendant les photos de couple, et le vin d’honneur, je repasse au 85mm 1.8, ou au 70-200 2.8. En soirée, le 28mm 1.8 fait très bien l’affaire. Alors, un zoom (de qualité professionnel), c’est suffisant ? Bilan après une dizaine de mariage :
- La plage 24-70 est ultra confortable, et extrêmement polyvalente. Plan large et portrait à portée d’un appareil.
- Se limiter à un seul appareil, c’est l’avoir toujours dans les mains. Je suis ainsi plus réactif, n’ayant pas à passer d’un appareil à l’autre.
- La qualité de ce TAMRON est impressionnante, finalement largement suffisante pour de la photographie professionnelle.
- La profondeur de champ, à 70mm 2.8 sur full frame, est assez courte pour la réalisation de magnifiques portraits.
Bref, mon travail avec un boitier sur 24-70mm et au final aussi qualitatif qu’avec 2 boitiers en focale fixe, voir même légèrement meilleur. Et mon dos s’en porte nettement mieux !
Mon matériel mariage, épisode 3
Pour la saison à venir, j’évolue encore un peu mon matériel. La base reste un D600 sur tamron 24-70 2.8, sigma 70-200mm 2.8, 85mm 1.8 et 28mm 1.8. 90% de mon reportage sera à coup sur réalisé sur mon nikon. Mais pour des raisons « extra mariage », j’ai vendu mon D700 pour le remplacé par… un fuji X t10 hybride.
Je compte ainsi garder ce «petit » fuji avec moi en mariage, en complément du D600, associé à un samyang 12mm (équivalent 16mm) en hyperfocale. J’aurai ainsi la possibilité permanente, « à moindre poids », de réaliser des plans ultra grand angle. Je pense, et j’espère, réaliser ainsi des reportages photos encore plus complets…
Devenez photographe de mariage
Vous souhaitez évoluer vers la photographie de mariage ? Cela s’apprend. Au delà du matériel, il vous faut développer des compétences photographiques, mais pas que ! L. Besnehard vous propose ainsi des cours photo pour apprendre la photographie . Photographies de mariage, mais aussi la photo studio, le nu artistique, et toutes les facettes de la photo…
A suivre en ligne, ces cours photos intègrent théorie, techniques, conseils, et exercices pratiques pour une bonne compréhension et mémorisation des thèmes photographiques abordés.
Au sujet de l’auteur
L.Besnehard est photographe professionnel depuis 2005, sur les activités principales de photographe de mariage et photos studio.
2 Responses
Bjr, je suis toujours très étonné que beaucoup de photographes expert se revendiquent de marques, de systèmes et autres chapelles…pour l’exemple, février 2016, la guerre mirrorless/reflex; est ce que les reporters mythiques travailleraient aujourd’hui au télémétriques, moyens formats pour ne pas les citer. R Depardon donne l’exemple; de la chambre au compact, du N&B au long métrage, son œil affuté demeure. Je ne crois pas à la course effréné au matos dernier cri. Se tenir informé est essentiel mais l’objectif est le prolongement de sa propre vision, de ses exigences techniques ou matérielles; S’il est une chapelle, c’est vive les belles images bourrées de sens ou d’esthétiques.
Vous avez raison.