Le travail d’un photojournaliste est souvent difficile et entouré de dangers. De plus, nous nous soucions souvent de l’éthique de ces professionnels, dont le but est de montrer à la face du monde les horreurs de certains conflits qui se déroulent dans plusieurs pays sur la planète. Grâce à eux, l’opinion publique est influencée par leurs photos et ce qu’ils nous montrent.
Le photographe et militant Abd Alkader Habak a pris une sage décision le week-end dernier, quand une bombe a frappé un convoi d’autobus transportant des évacués de villages syriens assiégés. 126 personnes ont été tuées, et l’explosion a même ébranlé ce photographe. Mais quand il a repris conscience, il n’a pas pris de photos, il est venu en aide à des blessés par cette explosion. Avant de regarder cette vidéo, je tiens à vous avertir que certaines scènes sont assez troublantes.
Lorsque la bombe a frappé le bus, Habak et ses collègues ont commencé à aider les blessés en oubliant leur travail de photojournalistes. Il a couru vers un enfant, mais celui-ci était mort. Puis Il a couru vers un autre enfant qui respirait encore. Le photographe le pris dans ses bras et se précipita vers une ambulance. Le photographe se rappelle que le garçon, âgé de seulement six ou sept ans, tenait sa main et le regardait. Il a laissé l’enfant dans l’ambulance sans savoir s’il survivrait, puis il a continué à aider les autres survivants de cette attaque, jusqu’à ce qu’il s’effondre, épuisé par ce qu’il venait de vivre. Habak nous explique:
La scène était horrible, surtout en voyant des enfants pleurer et mourir devant moi. J’ai donc décidé avec mes collègues que nous mettrions nos appareils à l’écart et que nous allions commencer à sauver les blessés.
Un autre photographe, Muhammad Alrageb, a pris la photo de Habak se précipitant vers l’ambulance avec le garçon dans ses bras. Il a également aidé les blessés, mais a finalement décidé de prendre des photos, car il avait l’obligation de montrer ce qui venait de se passer. C’est lui qui a pris la photo d’ouverture de cet article, montrant Habak avec le blessé.
Pendant un moment, Abd Alkader Habak, a oublié son travail pour venir en aide à des humains qui venaient de subir un grave traumatisme. Il était motivé par ses instincts et sa compassion, et ne pensait qu’à une chose; aider des gens mal pris et qui demandaient de l’aide.
Les images prises par les photojournalistes, nous aident à comprendre un peu mieux ce que d’autres personnes peuvent vivre, alors que nous sommes confortablement protégés de tous ces malheurs dans nos pays « civilisés ». Ces professionnels sont de véritables héros qui très souvent demeurent inconnus du grand public. Mais grâce notamment à internet, nous commençons à reconnaître le travail inestimable de ces gens, car sans eux pour témoigner des horreurs de la guerre et d’autres événements catastrophiques du monde dans lequel nous vivons, nous ne saurions rien des réalités de notre monde.
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