Le photographe Neville Elder, nous explique comment la lumière incidente peut nous permette de réaliser de meilleures photos de paysages. Il nous explique également la règle de f/16 quand nous ne possédons pas de posemètre externe.
Quiconque a déjà photographié des paysages avec un reflex numérique, sait que la magnificence de la nature fixée sur une photo, semble s’estomper avec le temps. Certains pourraient expliquer ce phénomène par la différence entre être présent physiquement à un endroit et le souvenir que nous en gardons.
Mais il y a plus que cela. Que vous soyez en safari photo dans le Serengheti ou en randonnée dans les Montagnes Rocheuses des États-Unis, il y a des règles de base que vous pouvez adopter, afin de vous assurer que vous reviendrez avec des photos réalistes et évocatrices de votre expérience photographique.
La lecture de la lumière incidente avec un posemètre
Les mesures faites par le posemètre de votre appareil photo proviennent de la lumière réfléchie par un sujet. Cette exposition est affectée par la couleur de l’objet. Par exemple un sujet sombre absorbe plus de lumière. L’appareil ne recevant pas assez de lumière, pensera qu’il a besoin de compenser, ce qui entraînera une surexposition.
Un sujet lumineux fera exactement le contraire en sous-exposant une scène dans laquelle des sujets clairs réfléchiront beaucoup de lumière.
Les boîtiers modernes font en général un très bon travail et savent équilibrer l’exposition pour produire une bonne photo. Cependant quand vous êtes en montagne, les choses sont différentes. Les sujets sont très variés (arbres, lac, sable, feuilles, rochers). Vous avez alors besoin de mesurer la lumière avant qu’elle ne touche tous ces objets. Ceci est appelé une lecture de la lumière incidente.
Théoriquement, seule la lumière incidente devrait être prise en considération pour la détermination des paramètres de l’exposition. Ceux qui ne désirent pas acheter un posemètre, peuvent utiliser celui de leur apn. Par exemple, dans le cas des appareils reflex avec mesure derrière l’objectif, on peut munir l’objectif d’un diffuseur en matériau dépoli monté comme un filtre.
Ce diffuseur, éclairé par la source lumineuse, renvoie vers la cellule un flux lumineux proportionnel à la lumière qu’il reçoit. Reste à étalonner le dispositif et faire correspondre le résultat de la mesure avec les données de la pose à effectuer.
Ce qu’il faut se rappeler de tout cela est que si vous voulez obtenir de meilleures images en photographie de paysages, un bon posemètre externe fera une meilleure lecture de la lumière que celui de votre appareil photo.
La mesure de la lumière incidente n’est pas une chimère inventée par des photographes excentriques. En cinématographique, où l’homogénéité d’éclairage est primordiale pour le montage, les mesures se font toujours en mesure incidente.
La règle de f/16
Cette règle, qui est aussi vieille que la photographie elle-même, affirme que sous un soleil radieux, lorsque votre valeur ISO est le même que celle de votre vitesse d’obturation, l’ouverture doit être f/16. Par exemple, à 1/200 de seconde à 200 ISO, votre ouverture sera placée à f/16. À 1/100 de seconde à 100 ISO, la même chose. Si cela semble compliqué, ne vous inquiétez pas, cette règle est beaucoup moins compliquée quand vous avez votre appareil photo entre les mains !
Pourquoi cette règle peut vous aider à faire de meilleures photos de paysages ? Simplement parce que, ici aussi, vous ne vous fiez pas à la lecture de la lumière faite par votre appareil. Un peu comme la lumière incidente, cette règle permet d’obtenir une lecture générale de la lumière ambiante. Ce qui vous permettra d’obtenir au final, des images mieux exposées, et ceci, très simplement.
Cependant, cette règle varie selon l’éclairage. Ainsi sous un ciel nuageux, il faut régler l’ouverture à f/5.6. Voici un tableau qui vous aidera.
Rappelez-vous qu’en photographie de paysages, la mesure de la lumière est primordiale pour obtenir des images plaisantes à l’oeil. Vous pouvez bien sûr chercher à équilibrer l’exposition lors du post-traitement, mais pourquoi se compliquer la vie, quand vous pouvez obtenir de bonnes images, bien exposées, dès la prise de vue !
Au sujet de l’auteur
Neville Elder est un photographe britannique qui vit maintenant à New York, où il travaille comme photographe, journaliste, enseignant et réalisateur.