Pentak nous propose un nouveau boîtier avec capteur monochrome : le K-3 Mark III. Quelles différences avec un capteur couleurs ? Comment ça fonctionne ? Est-ce que le noir et blanc est de meilleure qualité ? Retour d’expérience sur l’utilisation d’un capteur monochrome avec le Pentak K-3 Mark III et le Leica Q2 monochrome.
Comment fonctionne un capteur couleurs ?
La surface d’un capteur est couverte d’une matrice de Bayer qui permet aux photosites de faire le tri entre les couleurs. Certains photosites laissent passent le vert, le rouge ou le bleu. Lorsque le capteur restitue les couleurs, il y a donc des trous !
👉 Exemple : vous photographiez une pelouse. Le capteur va voir la pelouse uniquement où se trouvent les pixels verts. Il y aura une absence d’informations à l’emplacement des pixels rouges. Pour avoir l’entièreté des couleurs, le capteur doit faire une interpolation.
Il va lire les informations des photosites adjacents afin de deviner quelle couleur il y aurait eu entre les deux. Il utilise cette méthode pour le rouge, le vert et le bleu. C’est ce qu’on appelle le dématrissage du fichier RAW.
Il manque beaucoup d’informations au capteur avant d’arriver au résultat final !
Comment fonctionne un capteur monochrome ?
Un capteur monochrome n’aura pas ce problème puisqu’il n’a pas besoin de trier la lumière. Son fonctionnement est simple : il va laisser passer toutes les informations.
C’est le même principe que le Pixel Shift proposé par les capteurs dernières générations. C’est le cas du Canon R5 qui permet de prendre des photos de 400 Mpx. Le capteur fait varier légèrement la matrice grâce à la stabilisation, de façon à récolter les informations de chaque photosite.
Un capteur monochrome n’a pas besoin de faire une interpolation des photosites. Il peut lire les informations de tous les photosites.
Les points forts d’un capteur monochrome
La qualité d’image
Un capteur monochrome ne perd aucune information lorsqu’il restitue les informations des photosites. Résultat, la qualité d’image est meilleure !
Il est capable de capturer plus de détails et de nuances de noir & blanc que les capteurs couleurs. Il n’est pas limité par la nécessité de séparer la lumière en différentes couleurs et peut capturer une plus grande quantité de lumière.
Une meilleure sensibilité à la lumière
Comme un capteur monochrome récolte plus de lumière, il est plus performant en basse luminosité. En intérieur, vous n’aurez pas à vous soucier de la sensibilité ISO. Vous pouvez conserver tous les détails !
Avec l’absence de couleurs, il y aura aussi moins de bruit chromatique. La montée en ISO est d’environ 2 stops meilleure que sur un capteur couleurs classique.
On voit clairement qu’il y a moins de bruit et plus de détails sur le capteur monochrome que sur le capteur couleur.
À ISO 51 200, le capteur couleurs n’a plus du tout de détails, c’est de la bouilli ! Mais sur le capteur monochrome, j’ai une photo parfaitement utilisable. La dynamique est aussi bien meilleure.
Il est impossible de répliquer ce que donnerait un capteur monochrome sur un capteur couleurs ! On a un vrai gain à utiliser un capteur monochrome, que ça soit le Pentak K-3 Mark III ou le Leica Q2 monochrome. Dommage que les constructeurs principaux (Sony, Nikon, Canon, Fujifilm et compagnie) ne s’y mettent pas…
Noir & Blanc : est-ce qu’il y a une différence entre un capteur couleurs et un capteur monochrome ?
La première question que je me suis posée avant d’essayer le capteur monochrome : est-ce que j’obtiens le même résultat en prenant une photo en noir & blanc sur un capteur couleurs et sur un capteur monochrome ?
Non, bien évidemment !
Peu importe les photos, je trouve qu’il y a plus de dynamique sur la version monochrome. Ça rend beaucoup mieux que le noir & blanc qui est simulé sur le capteur couleurs.
En revanche, on peut réussir à avoir le même résultat via un logiciel de post-traitement.
Au niveau des détails, le capteur monochrome garde quand même une longueur d’avance. Si on zoome dans l’image, on voit bien qu’on conserve beaucoup plus de détails !
Ce type de capteur offre une qualité incroyable, c’est presque comme si toutes les photos étaient en Pixel Shift.
Comme il n’y a pas d’interpolation ni de filtre des couleurs, chaque intensité des photosites est retenue. Ça permet d’être plus précis et d’obtenir des photos avec énormément de détails.
Peut-on défiltrer un capteur couleurs ?
Est-ce qu’on peut enlever la matrice de Bayer sur un capteur couleurs pour obtenir le même résultat qu’avec un capteur monochrome ?
D’après mes recherches, je ne crois pas.
On peut enlever le filtre UV pour changer la perception du spectre et des infrarouges, mais on ne va pas retrouver ce qu’on a sur un capteur monochrome.
Il est donc impossible de transformer un capteur couleurs en capteur monochrome. Pour profiter de tous ses bénéfices, il faut acheter un boîtier avec capteur monochrome. C’est pour ça que le Leica Q-2 monochrome ou le Pentak K-3 ont énormément de sens.
Mon avis sur l’utilisation du Pentak K-3 Mark III
J’ai adoré shooter avec cet appareil ! Il fait de très belles photos et offre une quantité impressionnante de détail.
Mais comme c’est un reflex, j’ai été un peu limité par la visée optique (on voit les couleurs à travers la visée optique). J’ai préféré le Leica Q2 monochrome qui permet de voir la vie en noir & blanc directement à travers le viseur !
En tout cas, je recommande grandement l’utilisation d’un capteur monochrome pour les amoureux de photo de rue ou de portrait. Ça donne un vrai cachet aux photos !