En juin 2015, le photographe brésilien Pedro Oliveira s’est donné comme défi de documenter la vie des personnes sans domicile fixe (SDF). Il a débuté un projet appelé « Careful: Soul Inside ». C’est un regard sur la vie des sans-abri à travers le monde en utilisant la puissance évocatrice des portraits. Il s’engage avec eux, écoute leurs histoires et partage leurs images. Son but est de sensibiliser les gens entre le monde ordinaire et la fine ligne qui les sépare du reste de la société, et de faire comprendre aux gens qu’ils sont aussi de simples être humains que la vie n’a pas choyés.
Humaniser les SDF
Oliveira a commencé son voyage dans le monde de la photographie après avoir déménagé aux États-Unis. Peu de temps avant de commencer ce projet, il n’avait jamais pris de photo. Puis un ami lui a suggéré d’acheter un boîtier. Il est immédiatement tombé amoureux de la photographie. Tout ce qu’il a appris en photo, fut via quelques ateliers ici et là et en lisant de bouquins.
Son équipement se résume à un Canon 6D, avec les optiques suivantes : un Canon 85mm f/1.2, un 50mm f/1.2 (son préféré), un 35mm f/1.4 et un 24-105mm f/4. Mais il nous explique qu’il aimerait bien utiliser un 5D Mark IV. Pour parvenir à concrétiser ce projet, il est presque devenu lui-même un SDF. Avec l’aide de sa mère et deux de ses frères et sœurs, ils ont passé beaucoup de temps à vivre dans le garage d’un voisin, afin de mieux comprendre comment ces gens pouvaient vivre à tous les jours dans des endroits souvent malsains et insalubres.
Bien que ce projet n’ait duré que deux ans et demi, il a été bien accueilli et a remporté plusieurs prix. Oliveira nous explique qu’un demi-million de personnes vit l’itinérance aux États-Unis et qu’ils dorment tous dans la rue ou dans un abri qu’ils ont construit parfois avec des boîtes à carton, ou divers autres objets qu’ils trouvent dans les villes où ils tentent de survivre.
Son projet a commencé à Portland et comprend des sujets de la côte ouest des États-Unis, ainsi que New York. Mais il a rapidement comprit qu’il ne devenait pas se limiter aux USA, il a donc pris plusieurs portraits à São Paulo, Rio de Janeiro, Londres, Copenhague et Amsterdam.
Bien que certaines personnes croient que photographier les sans-abri est une forme d’exploitation, Oliveira n’est pas d’accord. Tous ses sujets étaient pleinement conscients de la raison pour laquelle ils les photographiaient. Ils savaient que ces photos seraient publiées ainsi que leurs histoires, et il ne fait aucun profit avec son projet. Oliveira nous explique que si un SDF s’opposait à sa demande, il ne les photographiait pas à leur insu. Il nous explique sa démarche :
Mes portraits sont fortement axés sur la société, donc s’ils peuvent obliger quelqu’un, pendant au moins une seconde, à réfléchir aux problèmes que ces gens vivent, j’aurai accompli ma mission.
Pour découvrir et mieux comprendre sa démarche concernant son projet « Careful: Soul Inside », vous pouvez visiter son site internet. Vous pouvez également suivre son travail plus récent sur Facebook et Instagram.
crédit photo : Pedro Oliveira