Dans un précédent article que j’ai publié samedi au sujet des critiques auxquelles les photographes sont confrontés, j’y ai montré quelques oeuvres du photographe William Egglestone. Ces reproductions ne rendent pas justice aux oeuvres originales.
Egglestone utilisait un procédé appelé Dye-Transfer, qui reproduit les couleurs avec un rendu unique. Il était le seul à utiliser cette technique dans les années 1960, pour reproduire ces oeuvres photographiques. C’est ce qui avait marqué les gens à l’époque. Ses photos, en apparence banales, dégageaient une si forte « présence » que l’image devenait en quelque sorte secondaire, bien que cette apparente banalité cachait un sens de l’observation unique. Egglestone voyait ce que les autres artistes ne voyaient pas.
Voici un texte venant du site Arago, qui nous explique ce procédé.
Le Dye-Transfer
Tout au long de l’histoire de la photographie, une multitude de procédés de tirages en couleurs par transfert ont vu le jour, notamment l’hydrotypie utilisée par Charles Cros en 1880 et le procédé cinématographique en couleurs Technicolor. En 1935, Kodak introduit son propre procédé, l’Eastman Wash-off Relief, qui devient en 1946 le Dye-Transfer utilisé dans les milieux de la publicité et du marché de l’art jusqu’en 1993.
Afin de réaliser un tirage Dye-Transfer à partir d’une diapositive en couleurs, trois négatifs de sélection sont nécessaires. Pour cela, on copie la diapositive sur un film noir et blanc panchromatique en intercalant respectivement un filtre bleu, vert puis rouge. Trois matrices sont ainsi créées au format du tirage final et présentent un relief de gélatine proportionnel à la densité de l’image. Elles sont alors imprégnées d’une solution colorante cyan, magenta ou jaune. En les appliquant successivement contre un support de papier gélatiné et mordancé, elles transmettent leur matière colorante. La photographie en couleurs est ainsi reproduite par transfert.
Un tirage Dye-Transfer est un tirage en couleurs sur papier baryté. Ce n’est pas réellement une photographie mais ses qualités d’image et de stabilité en font un procédé de choix pour la photographie de collection dans la seconde moitié du XXe siècle.
Un tirage Dye-Transfer se caractérise par un bon état de conservation, la nature et la blancheur des marges du support en papier baryté, la présence éventuelle de franges colorées sur les bords ainsi que la fluorescence du colorant magenta sous éclairage ultra-violet.
Les images Dye-Transfer sont très stables dans l’obscurité. Elles sont sensibles à la lumière et à l’humidité excessive qui peut faire diffuser les colorants.
En conclusion
Malheureusement, depuis que le numérique a remplacé le tirage traditionnel, nous devons nous contenter des imprimantes à jet d’encre. Aucune imprimante, aussi sophistiquée soit-elle, ne peut reproduire le rendu du Dye-Transfer. Et c’est bien dommage car nous devons nous contenter d’une qualité d’impression identique d’un photographe à un autre. La course aux pixels est devenue malheureusement plus importante que la recherche esthétique d’un tirage sur un beau papier de qualité.
source : photo-arago.fr
2 Responses
Le système de Dye-Transfer n’est pas mort, celui-ci a son homologue dans le monde du Numérique avec la technique d’impression dite par Sublimation.
Pour faire simple, un ruban comprenant les couleurs Jaune, Magenta et Cyan sont appliqués tour à tour sur le papier photo (brillant ou mat) permettant le rendu expliqué dans l’article.
C’est une imprimante spécifique qui est utilisée pour cette action, celle ci est disponible à tout public avec les CANON Selphy (CP-910 pour ma part) ou dans le domaine professionnel avec l’excellente imprimante de la marque DNP (un peu chère, mais le coût à la photo est bien plus intéressant 🙂 – elle est dans ma liste de Noël ^_^ ).
Merci pour cette information. Je vais lire sur ce sujet.