L’astrophotographie fait rêver de nombreux photographes. Alors si vous n’avez jamais osé sauter le pas, rassurez-vous ! Vous n’avez pas besoin d’être un expert ou d’avoir un appareil ultra haut de gamme pour photographier la Voie lactée, bien au contraire. Accompagné d’Harry Collis, je vous partage 10 conseils pratiques pour réussir vos photos de voie lactée.
Je suis Damien BERNAL, Photographe et formateur, j’aide d’ailleurs 500 photographes par an à réussir leur première photo de voie lactée au travers de la formation Voie Lactée !
1 – Vous n’avez pas besoin de matériel spécifique
La grosse idée reçue avec l’astrophotographie, c’est qu’il faut du matériel hyper spécialisé. Détrompez-vous ! Vous pouvez y arriver avec n’importe quel appareil. Certains arrivent à photographier la Voie lactée avec un iPhone, alors autant dire que le grand capteur de votre appareil photo va y arriver sans souci.
Évidemment, plus vous avez un boîtier haut de gamme récent (avec une bonne montée en ISO notamment), plus ça sera facile. Mais le plus important, c’est l’entraînement ! Si vous faites votre première photo de voie lactée avec un appareil dernier cri, elle ne sera pas forcément plus réussie qu’avec un boîtier plus vieux.
Et pour l’objectif, c’est la même chose. Pas besoin d’un ultra grand-angle ! En fait, il n’existe pas vraiment de focales idéales pour l’astrophotographie. Vous pouvez toutes les utiliser : 12 mm, 16 mm, 24 mm, 35 mm, 50 mm et même 85 mm. C’est ce qui vous permet justement de varier le rendu. Avec du 35 mm ou du 50 mm, vous pourrez par exemple faire des gros plans sur le cœur galactique. Alors amusez-vous, faites des tests, changez de longueur focale, montez dans les ISO… Bref, ne vous bridez surtout pas !
2 – Choisissez le bon moment pour photographier la Voie lactée
La préparation, c’est primordial ! Il faut toujours préparer vos sorties lorsque vous allez photographier la Voie lactée. Comment ? En utilisant des applications comme PhotoPills ou Stellarium qui vous permettent de regarder le moment où le centre galactique se lève et se couche, quand la lune sera au plus haut dans le ciel, etc.
Comme ça, vous saurez à l’avance à quelle heure vous devez sortir et vous allez perdre beaucoup moins de temps sur le terrain !
3 – Faites attention à la direction de la pollution lumineuse
Il est essentiel de savoir lire la carte de pollution lumineuse, mais il faut aussi regarder sa direction ! Eh oui, même si vous allez faire votre shooting dans un endroit sans pollution lumineuse, il est possible que vous preniez votre photo en direction d’une ville.
Comme la partie la plus intéressante de la Voie lactée (le centre galactique) est située vers le sud et le sud-est, vérifiez qu’il n’y ait pas de ville dans cette direction. Et même si elle est à plus de 100 km, ça se verra sur la photo. Alors pensez à regarder ce qu’il y a au sud et au sud-est de l’endroit où vous prévoyez de shooter.
4 – Variez les cadrages de la Voie lactée
La Voie lactée, c’est un arc de 180° dans le ciel. Vous avez donc plein de parties à photographier ! Le cœur galactique est la partie la plus lumineuse et la plus intéressante, mais toute la traînée peut être photographiée. Alors pensez à varier les cadrages :
- 12 mm pour faire des panoramas de Voie lactée et capturer toute l’arche ;
- 24 mm pour photographier le cœur et le début de la traînée ;
- 50 mm pour un gros plan sur le centre galactique.
5 – Ne surexposez pas la photo
L’erreur qui revient souvent avec la Voie lactée, c’est de cramer toutes les étoiles en surexposant la photo. Pour trouver l’exposition optimale, il faut utiliser l’histogramme.
Lorsque le pic de l’histogramme est situé à un tiers du côté gauche, l’exposition est optimale. Je vous épargne toutes les raisons techniques à cela, mais faites-moi confiance 😉
Selon votre matériel, la position de l’histogramme peut légèrement varier : plus à droite sur certains appareils, et plus à gauche sur d’autres.
Avec ce niveau d’exposition, la quantité de bruit est minimisée et les zones les plus claires de l’image (les étoiles) ne sont pas cramées. Sinon, le rendu est toujours un peu artificiel lorsque les étoiles sont surexposées.
6 – Choisissez le type de composition selon la position de la Voie lactée
Si vous avez lu l’article sur tout ce qu’il faut savoir pour photographier la Voie lactée, vous devez vous souvenir que la Voie lactée est invisible une bonne partie de l’année. Il faut attendre le début du mois d’avril pour qu’elle revienne (et ce jusqu’en octobre).
D’un mois à l’autre, les heures varient aussi : 4 h du matin en avril, 23 h en juillet.
Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que sa position varie aussi ! Elle sera verticale durant une partie de l’année, et plutôt horizontale au printemps et à l’automne. La hauteur de l’arc n’est pas la même non plus. Il sera donc plus facile de faire un panorama de voie lactée en juillet avec un 12 mm, plutôt qu’en plein mois d’avril avec un 50 mm.
Bref, vous ne pouvez pas faire toutes les compositions que vous souhaitez à n’importe quel moment. D’où le conseil numéro 2 : préparez vos sorties !
7 – Ne vous focalisez pas sur la sensibilité ISO pour augmenter la lumière
Une autre erreur courante en astrophotographie, c’est d’utiliser uniquement la sensibilité ISO. Concentrez-vous plutôt sur la quantité de lumière récupérée ! C’est vraiment ça qui va déterminer la qualité de votre image finale. Et plus vous avez de lumière, mieux c’est.
Pour augmenter la quantité de lumière, plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Utiliser une grande ouverture ;
- Choisir un temps de pose plus long (mais faites attention, vous risquez d’avoir des étoiles en filé) ;
- Faire des empilements de photos.
La dernière solution est celle que je préfère. En effet, c’est tout simple et vous n’avez pas besoin d’acheter de matériel particulier. Plus vous empilez des images, plus vous allez récupérer de la lumière et moins il y aura de bruit. Résultat, la qualité de l’image finale est excellente !
8 – Trouvez l’étoile Polaire pour tenter la circumpolaire
Pour avoir cette impression de mouvement, cherchez l’étoile Polaire au Nord. Cette technique de la circumpolaire est encore plus facile à faire que la Voie lactée. Effet garanti sur vos photos !
9 – Laissez vos yeux s’adapter à l’obscurité
Pour profiter de ce beau spectacle et bien voir ce que vous photographiez, il faut laisser du temps à vos yeux ! L’erreur que je vois souvent dans les stages photo, c’est que les photographes continuent à utiliser leur smartphone, ne baissent pas la luminosité de l’écran LCD de leur boîtier, ou utilisent en permanence une lampe frontale à lumière blanche.
Si vous faites ça, vos yeux ne pourront pas s’adapter à l’obscurité et vous risquez d’être gêné pendant la prise de vue. Difficile de repérer votre sujet, de cadrer et de faire la mise au point si vous ne voyez qu’à moitié !
Lorsque vos yeux se sont bien acclimatés, vous pouvez même voir des nébuleuses à l’œil nu. Alors la prochaine fois, pensez à :
- Baisser la luminosité de l’écran LCD de votre appareil ;
- Éviter de trop utiliser votre smartphone, ou au moins en baissant à fond la luminosité ;
- Utiliser le moins possible votre lampe frontale et mettre la lumière rouge.
10 – Profitez du spectacle !
Le conseil le plus important, c’est peut-être celui-ci. La photo c’est bien, mais n’oubliez pas que la Voie lactée, c’est avant tout un spectacle pour les yeux ! Sur le terrain, pensez à juste profiter du moment sans avoir le nez collé derrière votre viseur.
Maintenant que vous avez tous ces conseils en poche, plus aucune excuse pour ne pas se lancer !
Et si vous avez encore quelques appréhensions, la formation pour apprendre à photographier la Voie lactée est faite pour vous. En 3h30 seulement, je vous donne toutes les clés pour réussir rapidement votre première photo de voie lactée.
Une réponse
J’espère que la Voie lactée est bien propre ! 😊😊😊