Cette dépendance aux petits appareils photo a commencé il y a quelques années et elle se poursuit encoure aujourd’hui. Cela a contribué à stimuler le monde de la photographie. Rappelez-vous, il y a quelques années comment Fujifilm est venu sur scène de l’imagerie avec des appareils qui avaient une esthétique rétro et qui fonctionnaient très bien alors que leurs coûts n’égalaient pas ceux des Leica numériques. Puis il y a eu Olympus qui a suivi cette tendance et Sony qui l’a fait vraiment décoller. L’idée d’utiliser des cadrans « dédiés » et une ergonomie « à l’ancienne » a toujours plu aux photographes. Mais peu importe ce que les fabricants d’appareils photo ont fait dans le passé, je peux affirmer que ce qu’ils font en ce moment se rapproche d’un travail extraordinaire.
Ont-ils une âme ?
Tous ces appareils rétro produisent d’excellentes photos. Nous sommes rendus à un point où concevoir un bon appareil est devenu très simple pour tous les fabricants. De plus, il y a des photographes qui aiment avoir une bonne qualité d’image avec un plus petit appareil photo. Mais qu’en est-il de l’âme ? Selon moi, le Leica M-D, l’Olympus Pen F, le Fujifilm X-Pro 2, le Leica M10, le Ricoh GR II et le Fujifilm X-T20 sont tous de très bons boîtiers. Mais reposez-vous la question; qu’en est-il de l’âme ? Selon moi ils sont tous sans âme. Pourquoi ? Parce qu’ils leur manquent ce petit plus que seulement les appareils analogiques possèdent.
Bien que tous ces boîtiers aient quelque chose de spécial, ils n’ont pas d’âmes. Je suis un homme né dans l’ère du film et au début du numérique, j’ai utilisé à mes débuts le numérique et je suis maintenant de retour au film. Pourtant rien ne m’excite dans ces appareils numériques, comme tester une nouvelle émulsion. Compte tenu de la façon dont je prends mes photos, je comprends mon sujet et tout le processus de création. C’est ce processus qui est magnifique – et cela se traduit par des photos qui ont une âme, quelque chose de spéciale que le numérique ne permet pas.
Il y a encore très peu de choses qui soient aussi passionnantes que les prises de vue, par exemple ne pas pouvoir regarder mes images et de vivre avec ce que j’ai fait sans pouvoir effacer mes moins bonnes photos quelques secondes après les avoir prises. Mais avec le numérique, la tentation est toujours là et c’est devenue trop facile de se reprendre, de faire une nouvelle photo qui correspondra à ce que je voulais faire au départ. J’affirme que les boîtiers modernes produisent une « simulation » du réel. Ce n’est pas la réalité. C’est bon, mais ce n’est pas organique. Et c’est un aspect sur lequel je m’attarde car c’est sincèrement la meilleure façon de décrire ce que je pense de tous ces appareils numériques.
À certains égards, le numérique a été profitable à la photographie en procurant une expérience aux photographes. Mais avec le film, vous obtenez cette expérimentation à travers un processus qui relève du réel. Vous êtes seul dans une chambre noire en état de méditation totale, en contemplation de vos pensées. Vous êtes dans l’instant. Vous êtes zen.
Le processus de création analogique
Vous avez entre les mains un film de 35mm. Pas quelque chose comme un APS-C ou un micro 4/3; vous avez un film, il est verrouillé dans une valeur ISO et vous devez vous engager à faire de bonnes photos avec cet ISO, du début jusqu’à la fin du rouleau. Grâce à cette limitation, vous devez comprendre comment vous allez exposer puis comment vous allez le développer, vous devez être attentifs pendant tout le processus de création. De la prise de vue au développement. Cela semble superflu, n’est-ce pas? Ce l’est peut-être; mais cela fait partie de la création d’une photo analogique.
Le numérique en soi, est trop simple. Tout le monde peut en faire. Cela à contribuer à dévaluer un art. La crème de la crème des photographes cherchera à aller plus loin, mais ce sera un très faible pourcentage de gens. Ces photographes d’exception, travailleront plus fort avec le film. ils chercheront une perfection que le numérique peut pas leur donner, même si vous savez comment travailler avec Capture One ou Lightroom. Sinon, vous allez tout simplement vous asseoir en expérimentant différentes façons de produire une bonne photo, comme quelqu’un qui essaie de faire des calculs mentaux alors qu’il est mauvais dans les mathématiques.
Mais avec le film, ces appareils sont toujours avec vous. Ils sont généralement plus petits et ont une meilleure ergonomie que les appareils photo numériques. Ils ont des batteries qui durent plus longtemps qu’un photographe qui fait un mariage. Ils ont une excellente optique. Et ils sont souvent beaucoup plus discrets. Tout ce que je viens d’écrire n’est peut-être que le résultat d’un homme trop excité de 30 ans qui exprimait son retour à l’analogique avec un appareil Leica CL.
Au sujet de l’auteur
Chris Gampat est un photographe professionnel qui aime le film analogique depuis des années malgré la domination du numérique. Il utilise souvent d’anciens appareils moyen format. Vous pouvez découvrir son travail en visitant sa page 500px, ou Flickr. Les opinions dans cet article ne sont pas nécessairement celles du blog photo.
crédit photo : Chris Gampat
Une réponse
Quelle stupidité cet article !! La bobo-attitude à l’état pur !!!
Oubliez la technique ! Peu importe le flacon, c’est l’ivresse qui compte ! On trouvera toujours quelques bobos pour affirmer que c’était mieux avant ! Prenez ce que vous avez, un téléphone, un compact, un reflex, mais que diable, évitez de polluer inutilement la planète, c’est toujours ça de gagné !
De plus, le numérique est bien supérieur à l’analogique en tout point ! J’ai travaillé à la chambre 4×5 et moyen format, pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière !
Ce n’est pas le matériel qui fait la démarche mais l’esprit !!
Je suis certain que Monsieur aime écouter ses artistes préférés sur de bons vieux vinyles !! Ben oui, ces craquements, ça donnait quand même plus de poésie à la musique ! 🙂