Son prédécesseur, le R6 Mark II avait déjà de beaux atouts, mais certains préféraient se tourner vers le capteur de 33 Mpx du Sony A7 IV ou vers les performances vidéo du Nikon Z6 II. Avec le Canon R6 Mark III, plus besoin d’aller voir ailleurs ! Doté d’un tout nouveau capteur et d’une partie vidéo assez folle, il remet les pendules à l’heure. Pour ce test, je l’ai mis à l’épreuve : animalier en Camargue, paysages à Barcelone, levers et couchers de soleil, basse lumière, action à PortAventura… Découvrez mon verdict dans ce test complet du Canon R6 Mark III.
ℹ️ Cet article est 100 % indépendant. Canon ne me donne aucune consigne et ne voit pas la vidéo avant. Les RAW sont disponibles en téléchargement pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et regarder la qualité des fichiers. Pour soutenir mon travail, n’oubliez pas d’utiliser le code créateur Damien lorsque vous effectuez un achat sur IPLN.fr. Ça me permet de toucher une petite commission (3 %) et de continuer à vous proposer des contenus de qualité. Un immense merci à tous ceux qui me soutiennent ! 🙏
Les caractéristiques du Canon R6 Mark III
- Capteur : plein format CMOS 32,5 Mpx
- Écran : TFT, tactile orientable, 1,62 Mpts
- Viseur : OLED 3,69 millions de points jusqu’à 120 i/s
- Taille de l’écran : 3”
- Sensibilité ISO : 100-64000 (extensible à ISO 50-102400)
- Autofocus : Dual Pixel CMOS AF II
- Mode vidéo : 7K 60p Open Gate, 4K 120p, FHD 180p
- Tropicalisation : oui
- Dimensions : 138,4 x 98,4 x 88,4mm
- Poids : 699 g
Un nouveau capteur de 33 Mpx
33 Mpx vs 24 Mpx : voit-on vraiment la différence ?
On commence fort avec ce tout nouveau capteur. On passe de 24 à 33 millions de pixels, soit 35 % de pixels en plus ! C’est un excellent compromis entre la résolution standard et la haute résolution. Ce n’est pas pour rien que le Sony A7 IV est devenu un bestseller.
Mais est-ce qu’on voit réellement la différence ? J’ai pris la même photo en 24 puis en 33 Mpx.

Quand on regarde les photos à 100 %, la Sagrada Familia est plus grande sur le fichier 33 Mpx, tout simplement parce qu’on a plus de définition. J’ai aussi plus de détails sur la photo à 33 Mpx.


Un capteur de 33 Mpx, c’est aussi très utile dans de nombreuses situations :
- en animalier : quand il faut recadrer sur l’animal en gardant le plus de mégapixels possible avec le mode Super 35 qui permet d’obtenir des photos d’environ 12,4 Mpx ;
- en paysage : pour gagner en finesse et en détail.
Montée en ISO : la définition l’emporte sur le bruit
Certains vont craindre la montée en ISO avec une définition plus élevée. Soyez rassurés : la définition l’emporte sur le bruit. On a parfois un peu plus de bruit, mais on a surtout une image avec une meilleure définition et plus de détails sur le Canon R6 Mark III.

À 12 800 ISO, on ressent légèrement plus de bruit sur le R6 Mark III. Pour autant, quand on se balade dans l’image, je trouve qu’on a des photos plus détaillées, avec davantage de texture et de matière grâce aux 33 Mpx.
➡️ Je préfère largement la version 33 Mpx à la version 24 Mpx.
Dynamique et rolling shutter parmi les meilleurs du marché
Voici les mesures de la dynamique :
- 12,7 stops en mécanique ;
- 11,3 stops en électronique.
C’est une dynamique identique à l’ancienne génération, et elle reste parmi les meilleures du marché pour un capteur non empilé.

Même constat pour le rolling shutter : on est sur 1/60 s, soit ce qui se fait de mieux sans capteur empilé. D’ailleurs, c’est presque identique aux performances des capteurs semi-empilés de Nikon ou de Lumix. Canon a augmenté la définition, mais je n’ai observé aucun effet de bord ni aucune dégradation par rapport aux 24 Mpx.
À noter : Le Canon R6 Mark III ne dispose pas d’un capteur empilé. Pour ça, il faut se tourner vers la gamme au-dessus avec le Canon R5 Mark II.
Un boîtier taillé pour le sport et l’actionc
Vitesse de la rafale
En rafale, vous pouvez shooter à :
- 12 i/s en mécanique,
- 40 i/s en électronique.
Est-ce que ça suffit pour en faire un boîtier vraiment taillé pour le sport et l’action ? Oui ! Vous pouvez vraiment choisir la photo que vous préférez sur une rafale.
Sur le R6 Mark II, la vraie limite venait du buffer (la durée de la rafale). Ici, avec la carte CF Express type B, tous les buffers ont au minimum doublé. Ça change la donne !
Voici un tableau des mesures du buffer :
| MS | ES | |
| RAW | illimité | 3,5 sec [PAUSE 6 sec] |
| cRAW | illimité | 6,5 sec [PAUSE 7 sec] |
➡️ On peut enfin parler d’un boîtier réellement capable de sport ou d’action, même à un niveau professionnel.

Regardez à quel point on peut détailler un mouvement. On peut réellement choisir LA photo parfaite dans une séquence. C’est rare d’avoir cette flexibilité-là sur un boîtier, et c’est pour ça que je parle d’un boîtier fait pour l’action.
La pré-capture en RAW
Et en plus, Canon a ajouté l’arme fatale : la pré-capture en RAW, dans sa version issue du Canon R1. Pas besoin d’utiliser une pile de RAW complexe à gérer : on active la fonction et on remonte dans le temps.

Grâce à la pré-capture, le boîtier enregistre 0,5 seconde avant votre déclenchement. Vous récupérez tout le décollage de l’oiseau, et en prime, les photos sont nettes.
💡 Bon à savoir : Canon a ajouté une fonction assignable à un bouton dédié. Vous pouvez ainsi activer ou désactiver la pré-capture en une seule touche sans passer par les menus. C’est très pratique !
Il y a très peu de boîtiers capables de combiner pré-capture en RAW, tracking efficace, rafale à 40 i/s et buffer confortable.
Un autofocus fiable
Le Canon R6 Mark III n’embarque pas le DIGIC Accelerator, donc on reste sur une performance AF similaire à celle du Canon R6 Mark II qui était déjà très bonne. On n’est pas sur une génération supérieure comme on l’avait eu avec le Canon R5 Mark II ou le Canon R1, mais ça ne l’empêche pas d’être très efficace sur le terrain.
Quelques nouveautés ergonomiques
Canon ajoute tout de même de nouveaux outils :
- un petit spot AF, très pratique pour être précis en paysage ;
- des collimateurs fixes sans IA, parfaits lorsque l’AF “intelligent” hésite ou fait un choix que vous ne voulez pas.

On a gagné en ergonomie !
À noter : On récupère également la fonction d’enregistrement des personnes. Cette fonction permet de prioriser une personne spécifique (les mariés, un joueur dans une équipe, un politique au milieu d’une foule…). Testé et approuvé, ça fonctionne très bien !
Un suivi très solide, même dans les situations difficiles
Sur le terrain, c’est un AF que je connais maintenant par cœur.
👉 Un oiseau ? Il suit sans difficulté.
👉 Changer de zone AF ? Là où certaines marques se perdent, ici ça ne bronche pas.
👉 Un humain qui court ? On le suit facilement avec le focus qui reste bien sur l’œil.
👉 Un manège qui passe à 180 km/h dans un parc d’attractions ? L’AF l’attrape malgré la vitesse.


C’est un autofocus moderne. On n’a pas changé de génération, mais on reste sur des algorithmes très performants. Il y a très peu de déchets et il faut vraiment des situations particulières (j’en parle dans le test du Canon R1) pour voir la différence entre cette génération d’autofocus et la nouvelle.
⚠️ Il est important de bien savoir configurer l’autofocus. Je vous montre comment faire dans la masterclass du Canon R6 Mark III. IPLN vous l’offre pendant la durée des pré-commandes du R6 Mark III avec le code créateur Damien à mettre dans votre panier.
Une stabilisation 8,5 stops en progrès
Le Canon R6 Mark III dispose d’une stabilisation de 8,5 stops, une légère progression par rapport au R6 Mark II.
Vous allez pouvoir vous amuser avec cette stabilisation. J’ai pu faire des photos parfaitement nettes à 1,6 seconde et 1,4 seconde.


Et ce n’est pas un exploit isolé :
- 1,3 seconde : net ;
- 1/4 de seconde : très haute réussite ;
- 1/2 seconde : 80 % des photos sont bonnes.
N’hésitez pas à faire des pauses longues avec ce boîtier, on peut compter sur la stabilisation les yeux fermés !
Canon R6 Mark III vs Sony A7 IV et Nikon Z6 III : le KO ?
Quand on compare ce R6 Mark III au Sony A7 IV ou au Nikon Z6 III, pour moi c’est simple : ils sont largement KO.
Mais attention, le Canon R5 Mark II et le Canon R1 disposent toujours d’un CPU en plus et d’une génération supérieure d’autofocus. Il y a évidemment encore des marges de progression et quelques bémols à noter sur le R6 Mark III :
- l’autofocus est parfois un peu trop nerveux, il peut sauter d’un sujet à un autre un peu trop rapidement ;
- le suivi de motif reste quand même inférieur à ce que propose Sony ;
- on a parfois des rafales ratées.
Malgré tout, le Canon R6 Mark III est un boîtier compétent pour du sport ou de l’action, y compris à un niveau professionnel. Pour 2 899 €, c’est bluffant !
Ergonomie et construction : peu d’évolution

Le boîtier du R6 Mark III a peu évolué, car je pense qu’il est arrivé à maturité. On retrouve une ergonomie éprouvée, qui fonctionne bien :
- le même grip confortable que le R5 Mark II ;
- le switch photo/vidéo ;
- une molette à l’avant, une molette à l’arrière ;
- un capteur protégé lors des changements d’objectifs ;
- de nombreux boutons personnalisables, dont certains qui ne l’étaient pas (le bouton RATE notamment).
Canon ajoute aussi la fonction COLOR, qui permet de jouer avec le rendu ou de passer rapidement d’un log à un autre.
➡️ Pas de grands changements à signaler. Le viseur, l’écran et le joystick sont identiques.
En revanche, la connectique évolue. On retrouve désormais :
- le port micro ;
- le port casque ;
- le port télécommande ;
- l’USB-C PD
- et le gros changement : un HDMI pleine taille, un game changer pour les vidéastes.
Au niveau du stockage, finies les deux cartes SD, on dispose maintenant d’un port CF Express type B et d’une carte SD.
Concernant la batterie, on adopte le nouveau modèle avec la LP-E6P. À prendre en compte dans le budget, mais l’autonomie est vraiment au rendez-vous (je tiens la journée avec une seule batterie).
⚠️ Son point faible, c’est l’écran. J’aurais aimé que Canon opte pour un système d’écran qui permet de rester dans l’axe, comme chez Lumix ou Sony. Dommage également que l’écran et le viseur (même s’ils sont de très bonne qualité) n’évoluent pas vers des tailles plus grandes.
Canon R6 Mark III : un monstre en vidéo
4K 120 sans crop et qualité cinéma de la C50
La première surprise, c’est la présence de la 4K 120 fps sans aucun recadrage.
À ce niveau de prix, ça n’existe pas. Le Nikon Z6 III propose bien une 4K 120, mais recadrée. Canon frappe fort !
Le R6 Mark III utilise en fait le même capteur que la caméra Canon C50, mais avec un net avantage : il dispose d’une 4K normale, non ralentie, avec le son, et une meilleure qualité que sur la C50 grâce au filtre passe-bas (LPF). Ce filtre supprime de nombreux artefacts qu’on pouvait voir sur la Canon C50.


Canon propose deux modes en 4K 25 et 50 :
- Standard (dispo en 4K25, 50 et 100) ;
- HQ, qui est un oversampling depuis la 7K.
Vous pouvez filmer en 4K 25 ou 4K 50, oversamplé ou non.
➡️ Quand on zoome à 300 %, la différence est nette : la version HQ est plus fine, plus détaillée, plus propre.
La qualité de la version standard est assez homogène. La 4K 100 est même de meilleure qualité que la 4K25 ou 4K50.
Des codecs pro et les nouveaux menus Canon
Le R6 Mark III récupère plusieurs avancées issues des Canon R5 Mark II et Canon R1 :
- nouveaux menus vidéo mieux organisés ;
- All-Intra ;
- 4K DCI ;
- 2K jusqu’à 180 fps ;
- compression en XF-AVC ou H.265 4:2:2 10 bits.
Bref, c’est un sacré boîtier pour les vidéastes. Pouvoir passer de 25 à 50 et à 100 fps sans recadrage, avec le Log et le All-Intra, ça court pas les rues à ce prix-là !
Une montée en ISO remarquable
La montée en ISO en vidéo du R6 Mark III se comporte comme la C50, avec le même mécanisme de dual-ISO :
- 3200 ISO : un peu de bruit ;
- 5000 ISO : le pire ISO du boîtier (à éviter) ;
- 6400 ISO : seconde base ISO, bruit largement réduit ;
- 12 800 ISO : un signal très propre, meilleur que celui de la caméra Sony FX3 selon mes tests.
➡️ On a une très bonne montée en ISO.
Les plans sont largement acceptables jusqu’à 12800 ISO. On n’a pas besoin de faire une grosse réduction du bruit. La gestion du bruit est légèrement meilleure que sur le R6 Mark II, et on a plus de détails même à 12800 ISO.

Une stabilisation vidéo vraiment utile
Contrairement à la C50, le R6 Mark III dispose d’un capteur stabilisé. On retrouve la stabilisation vidéo typique de chez Canon : parfois, on sent qu’elle force un peu et on peut avoir quelques micro à-coups. Globalement, elle fait un très bon travail et on a parfois l’impression d’être sur un gimbal.
En vlog à 20 mm, le plan est parfaitement utilisable, ce qui était impossible avec la C50.
Et le wobbling alors ?
Canon explique que la stabilisation du capteur peut parfois créer du wobbling. C’est pour ça qu’ils ne la mettent pas sur la C50. Et c’est vrai qu’on a du wobbling sur certaines séquences. Mais on peut facilement le faire disparaître en activant la stabilisation numérique optimisée.
C-Log 2, RAW interne et Open Gate : aucune rétention avec la caméra C50
Le Canon R6 Mark III récupère enfin le C-Log 2. C’est un bien meilleur log, avec plus de dynamique et plus de flexibilité en étalonnage.
Quand on le compare au R6 Mark II, on voit qu’il y a effectivement un peu plus de bruit sur le C-Log 2, mais on a surtout récupéré beaucoup plus de détails et une meilleure montée en ISO. Le C-Log 3 avait aussi tendance à boucher les ombres.
Donc clairement, on est gagnant !
Et c’est pas fini, on récupère également l’enregistrement RAW interne (Cinema RAW Light ou Standard en 7K60) et l’Open Gate 7K25.
La seule différence par rapport à la caméra C50, c’est qu’on n’a pas accès au choix de la base ISO pour gérer sa dynamique. On a bien le dual ISO, mais on n’a pas la possibilité de jouer avec les bases. C’est une manière pour Canon de différencier les deux gammes.
➡️ Avec le RAW, l’Open Gate, et la 4K 120 sans recadrage, le Canon R6 Mark III se place dans une catégorie très avancée en vidéo.
À noter : Le R6 Mark III bénéficie également :
- du pré-enregistrement 5 secondes (super utile en animalier ou en action) ;
- du niveau électronique (garder l’horizon droit) ;
- des waveforms, en ligne ou RGB.
Gestion de la surchauffe et autonomie
Avec de la 4K 120, de l’Open Gate, du RAW interne, on pourrait s’attendre à avoir de la surchauffe rapide. Eh bien pas du tout !
Voici mes résultats :
- 1h36 de 4K 50 HQ sur une seule batterie,
- 1 heure de 4K 120, sans arrêt pour surchauffe.
⚠️ Attention, il y a quand même un couac. Le boîtier ne peut pas être alimenté via USB-C lorsqu’il est allumé. On peut recharger la batterie boîtier éteint, mais on ne peut pas filmer en continu avec une alimentation externe en USB-C. Pour y remédier, vous pouvez toujours doubler l’autonomie grâce au grip, mais ça ne remplacera jamais une alimentation continue comme sur une C50.
Un rolling shutter identique à la caméra C50
Le rolling shutter est le même que sur la Canon C50. C’est logique puisqu’on a le même capteur. Canon n’a fait aucune modification pour le rendre artificiellement moins.
Aujourd’hui, seuls les capteurs empilés font mieux en termes de rolling shutter. Pour un capteur non empilé, on est clairement dans le haut du panier. Idem pour la dynamique, le niveau est comparable aux derniers boîtiers Sony.
Un autofocus fiable mais avec un tracking de motifs encore perfectible
Comme en photo, l’AF est fiable et précis. Il détecte bien les sujets, mais il peut parfois hésiter. Il n’y a vraiment que le tracking de motif qui galère parfois et qui ne fait pas aussi bien que Sony.
Malgré ça, vous pouvez compter sur cet autofocus sans problème.
La fonction d’enregistrement en double
Sachez qu’on peut enregistrer les vidéos en double en 4K 50. C’est parfait pour garantir un backup vidéo en cas d’erreur de carte ou de fichier corrompu.
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Les quelques défauts du Canon R6 Mark III
Le Canon R6 Mark III coche énormément de cases, mais il y a encore quelques points à améliorer :
- Perte de l’écran tactile avec HMDI : lorsqu’on connecte un écran externe, le viseur et l’écran du boîtier s’éteignent et on perd le tactile. C’est pas idéal pour travailler en vidéo sur le terrain.
- Pas de 7K60 en XF-AVC ou H.265 : la 7K60 est disponible uniquement en RAW. Si vous faites de l’Open Gate, c’est de la 7K25.
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