Test Leica Q3 : un futur best-seller Point & Shoot

Le Leica Q3 est bien plus qu’un simple appareil photo compact. Il apporte un côté rafraîchissant, une nouvelle manière de shooter. Discret et passe-partout, il se glisse dans une poche et vous accompagne au quotidien. Rien ne lui échappe avec son capteur haute résolution de 61 Mpx et son crop numérique. Quelles sont ses performances sur le terrain ? Quelles différences avec le Q2 ? Faisons le test du Leica Q3. 

Leica Q3 : un appareil compact à focale fixe 

Une expérience unique 

L’expérience Leica commence dès la réception du colis. Rien qu’en voyant la boite du Leica Q3, on comprend tout de suite qu’on rentre dans un univers aux codes différents des marques japonaises. 

Le Leica n’est pas dans une simple boîte. Il se trouve dans une espèce d’écrin qui reprend les codes du luxe avec plusieurs tiroirs pour le manuel et les accessoires. 

Un boîtier qui sort de l’ordinaire

Le Leica Q3 est un appareil compact à focale fixe avec un capteur plein format haute résolution. J’adore son look avec ses bords arrondis, ce n’est pas quelque chose qu’on a l’habitude de voir sur les boîtiers japonais. 

Quant au revêtement utilisé, ça fait bien premium et quali, c’est très sympa ! 

On est en plus sur un appareil tropicalisé. Il est résistant aux intempéries et à la poussière. De nombreux reporters l’ont testé dans des conditions extrêmes : aucun problème de buée à signaler ! Tout est bien scellé, les gouttes ne rentrent pas à l’intérieur du boîtier. 

À noter : il s’agit d’un appareil compact avec un objectif fixe de 28mm f1.7. C’est une focale passe-partout et polyvalente, avec une grande ouverture à 1,7 pour éviter de trop monter dans les ISO.

Quelles nouveautés sur ce Leica Q3 ? 

Un nouveau capteur de 61 Mpx 

Enfin un capteur haute résolution sur un boîtier compact ! Le Leica Q3 inaugure un capteur de 61 Mpx comme on en trouve sur le Sony A7R IV et A7R V. La qualité des photos est impressionnante pour un si petit appareil. 

Et comme le crop numérique fait partie de la philosophie Leica, c’est un gros avantage d’avoir autant de mégapixels. Il vous suffit d’appuyer sur un bouton pour passer du 28 mm au 35 mm, 50 mm, 75 mm ou même 90 mm. Plus vous avez de mégapixels à l’origine, plus il vous reste de résolution lorsque vous croppez l’image. 

Avoir un capteur haute résolution de 61 Mpx associé au crop numérique offre une vraie polyvalence.

Un autofocus de phase 

Le Leica Q2 n’avait qu’un autofocus de contraste, comme sur le Panasonic S52. Avec le Leica Q3, on passe enfin à un autofocus de phase avec détection des visages et des animaux ! Fini les pompages, les hésitations ou les problèmes en basse luminosité. L’AF est beaucoup plus rapide. 

Deux ports 

Le Leica Q2 était totalement dépourvu de port. Cette fois-ci Leica a intégré : 

• un port micro HDMI, 
• un port USB-C.

Je ne vois pas trop l’intérêt du port micro HDMI, pour moi ce n’est pas quelque chose qui manquait. Par contre, le port USB-C, est un vrai game changer ! On peut désormais recharger la batterie avec le port USB-C, plus besoin de transporter le chargeur partout. 

Un écran articulé 

Je n’aimais pas du tout l’écran fixe du Leica Q2. Mais c’est de l’histoire ancienne, on a enfin un écran articulé sur le Q3.

Attention : il s’articule seulement en format paysage. 

Ce que j’ai aimé sur le Leica Q3 

Son viseur 

Le viseur des appareils compacts est souvent trop petit. 

Sur ce Q3, le viseur est bien plus confortable. Il est lumineux, assez gros et bien positionné. Comme il est désaxé, la manière de shooter est beaucoup plus agréable. En photo de rue, vous pouvez par exemple laisser un œil dans le viseur et l’autre qui reste sur la scène réelle. Très pratique ! 

Son ergonomie 

On retrouve l’ergonomie à la Fujifilm avec une absence de mode PASM. À la place, plusieurs molettes pour gérer l’ouverture et la vitesse, avec un petit bouton pour les ISO. 

J’adore ces molettes, elles offrent un contrôle beaucoup plus direct et une expérience de shooting à part entière. 

Son format compact 

Pour rendre le Q3 encore plus compact, le pare-soleil intégré peut s’enlever. Une partie de l’objectif rentre à l’intérieur du corps du boîtier et le capteur est vraiment reculé. 

Résultat, l’appareil tient dans une poche ! 

💡À noter : il n’y a pas d’obturateur mécanique, on est sur un vrai obturateur central. Ça change des appareils traditionnels à objectifs interchangeables. 

Sa fonction macro

À tout moment, la bague de l’objectif vous permet de basculer en position macro avec un rapport de grossissement de 1:4. Vous pouvez faire la mise au point jusqu’à 17 cm des objets, très pratique en culinaire ou sur des gouttes d’eau par exemple. Un vrai couteau suisse ! 

Pensez à cumuler la fonction macro avec le crop 90 mm. Il reste environ 15 Mpx, ça donne une très bonne qualité d’image. 

Son crop numérique

J’ai beaucoup aimé cette possibilité de shooter avec un crop. 

Alors évidemment, ça ne s’applique pas aux fichiers RAW. Mais si vous faites du JPEG, vous avez ce zoom numérique pour compenser la focale fixe de 28 mm vissée sur l’appareil. 

Selon les photos que vous voulez prendre, il peut arriver qu’un plan à 28 mm soit trop large. Dans ce cas, n’hésitez pas à utiliser le crop ! Avec le capteur de 61 Mpx, vous ne perdez pas en qualité et le piqué reste impeccable. 

Ses petits détails 

Le Leica Q3 est vraiment un bel objet, rien n’est laissé au hasard. Mention spéciale pour : 

• la batterie avec son socle en métal ; 
• la molette des dioptries ;
• l’animation sur la bague en passant en position macro ;  
• les animations qui apparaissent sur l’écran en allumant et éteignant l’appareil. 

C’est du détail, mais ça participe à l’ensemble de l’expérience Leica. 

Sa colorimétrie

Leica est célèbre pour sa colorimétrie, et pour cause ! J’ai comparé avec Sony et le résultat est assez flagrant : les couleurs Leica sont superbes. Que ce soit le contraste ou les tons de peau, on sent bien la touche Leica. 

J’ai adoré la simulation natural et surtout le mode contrast (noir & blanc).C’est la première fois que je prends une telle claque avec du noir et blanc. On est encore un cran au-dessus par rapport à la simulation accross que j’utilisais souvent chez Fujifilm. 

Les photos ont vraiment du punch, j’adore la gestion du contraste, la manière de rendre le noir et les hautes lumières. C’est du jamais vu ! 

Est-ce que je shoote en RAW ou en JPEG ? 

Après plusieurs tests, je n’ai pas été si fan que ça du JPEG. En comparant les fichiers DNG et JPG, j’ai trouvé qu’il y avait plus de dynamique dans les DNG. C’était plus facile de récupérer les hautes lumières, en JPEG elles semblaient plus cramées. 

J’ai eu du mal à shooter uniquement en JPEG. Les couleurs étaient intéressantes, mais j’ai préféré les couleurs du DNG. 

En revanche, gros coup de cœur pour le JPEG en monochrome. Je shootais en DNG + JPEG en monochrome. Comme ça, je savais que j’avais toujours mon DNG en couleurs au cas où. 

Son autonomie 

La batterie fonctionne très bien, j’ai tenu environ 3 jours avec une batterie en l’utilisant toute la journée. 

Ce que j’ai moins aimé sur le Leica Q3

Rafale un peu lente

Comme sur tous les boîtiers, tout n’est pas parfait. J’ai trouvé la rafale à 4 i/s assez limitée. 

Si vous voulez plus de 4 i/s, vous perdez l’autofocus et ça devient quasiment inutilisable. Même avec l’AF de phase c’est un peu trop mou. Il y a beau avoir une vraie amélioration d’autofocus entre le Leica Q2 et le Q3, la détection des visages a parfois tendance à jumper d’un sujet à l’autre. Quand on est habitué à Sony ou Canon, c’est difficile de s’y faire ! Même l’AF du Panasonic S52 semble meilleur. 

Avec une rafale de 4 i/s cumulée à un AF parfois hésitant, on n’est pas sur un appareil fait pour de la photo de sport. L’autofocus est en progrès, mais ce n’est pas non plus une énorme révolution. 

Aucun grip 

L’appareil est sublime, mais il n’y a aucun grip. Ce n’est pas hyper confort ! Il y a quand même une lanière plutôt confortable et un emplacement pour caler son pouce ou installer un repose-pouce. 

Vitesse de démarrage pas assez réactive 

Le boîtier met un peu de temps à démarrer, j’ai parfois loupé quelques photos. Il met entre 1 ou 2 secondes pour s’allumer. 

Comparatif Leica Q2 et Leica Q3

Est-ce que le changement de capteur apporte une réelle différence ? Est-ce que l’objectif tient parfaitement les 61 Mpx du capteur ? Je me suis amusé à comparer le Q2 et le Q3 pour voir s’il y avait une réelle évolution entre les deux. 

Piqué 

J’ai été très surpris par le piqué, ça fonctionne très bien. Le capteur de 61 Mpx délivre un piqué fabuleux, aussi bien au centre que sur les côtés. Un piqué digne des meilleurs objectifs que j’ai pu tester ! 

Montée en ISO

J’ai retrouvé la même montée en ISO qu’il y avait à l’époque sur le Sony A7R IV. 

Il y a effectivement plus de bruit lorsqu’on monte dans les ISO, mais les photos sont plus détaillées. On s’y retrouve beaucoup plus avec le nombre de détails qu’on gagne ! 

Il suffit d’une légère réduction du bruit, et le tour est joué ! Je préfère largement le fichier à 61 Mpx que celui de 24 Mpx. 

C’est une erreur de croire qu’il y a plus de bruit sur un capteur haute résolution. En revanche, il y a toujours beaucoup plus de détails ! 

Faire de la vidéo avec le Leica Q3

Le Leica Q3 a aussi un mode vidéo beaucoup plus costaud que le Q2. Il filme en 8K, 4K 60, 4:2:2 10 bits, ralenti 2x… De très bonnes performances ! 

Vous pouvez même utiliser la simulation monochrome contrastée en vidéo, ça rend très bien. 

Son seul défaut, c’est le rolling shutter. Qui dit capteur de 61 Mpx dit rolling shutter élevé. Dès que vous faites le moindre mouvement de panique, les lignes se courbent sur la vidéo. 

La présence d’un port micro manque aussi, même si la qualité du micro interne est de très bonne qualité.