En découvrant les caractéristiques de ce Sigma FP-L, je n’ai pas pu m’empêcher d’être agréablement surpris. Pour être tout à fait honnête avec vous, j’étais complètement passé à côté de la première génération du Sigma FP (à tel point que je n’avais aucune idée des performances qu’il offrait). Mais cette fois-ci, je ne referai pas la même erreur ! Alors découvrons ensemble le Sigma FP-L, un boîtier surprenant qui va pouvoir séduire aussi bien les photographes que les vidéastes.
Un hybride plein format très prometteur
La première chose à savoir, c’est que le Sigma FP-L est un hybride comparable au Panasonic S1R ou S5. Vous avez donc un capteur plein format Bayer, muni d’un filtre passe-bas pour éviter le moiré. Il est compatible avec la monture L, donc avec tous les objectifs Sigma, Panasonic, Leica, mais aussi via les bagues d’adaptations ou bien les objectifs Canon EF. Bref, un large choix !
La grosse nouveauté de cet appareil, c’est son capteur de 61 Mpx ! Jusqu’à présent, il n’y avait que le Sony A7R IV qui proposait ce genre de résolution en plein format. La barre est placée haut. À votre avis, Sigma va-t-il réussir à relever le défi ? La réponse dans le test du Sigma FP-L qui arrive très bientôt 😉
Présentation physique du Sigma FP-L
L’ergonomie
Sigma a fait le choix de conserver un boîtier au look particulier. Le contraste est donc étonnant : un tout petit boîtier d’à peine 370 g, mais équipé d’un capteur de 61 Mpx. Et malgré sa petite taille, cet appareil comporte un large choix de boutons et de molettes. On retrouve notamment :
- Un premier bouton switch sur le dessus de l’appareil pour séparer le mode photo et vidéo ;
- Deux déclencheurs, dont un pour la vidéo et un autre pour la photo ;
- Une molette avant classique et une molette arrière qui peut aussi servir de boutons programmables ;
- Un port USB-C pour alimenter le boîtier en continu et pouvoir continuer à l’utiliser pendant qu’il est en train de charger ;
- Un port micro HDMI ;
- Un port casque en mettant le viseur.
Avec tout ça, aucun risque de manquer de boutons programmables !
La possibilité d’accessoirisation
L’originalité de ce Sigma FP-L, c’est que le boîtier est totalement modulaire. Sigma a prévu deux pas de vis, l’un à gauche et l’autre à droite afin d’accessoiriser facilement le boîtier. Ils ont développé une gamme complète avec : poignée, viseur, griffe modulaire avec un sabot flash, viseur optique pour l’écran… Vous allez pouvoir vous adapter dans toutes les situations !
Les atouts du Sigma FP-L
Un grand choix de fonctions en photo
Ce qui m’a surpris en découvrant ce boîtier, c’est que toutes les grosses fonctions dont on a l’habitude avec les meilleurs hybrides sont présentes :
- RAW 12 bits ou 14 bits ou JPEG
- Profils de couleurs intéressants qui se rapprochent de ce que propose Fujifilm
- Réglages et correction d’exposition
- ISO auto
- Vitesse minimum
- Mode de mesure
- Bracketing de couleurs, d’exposition ou de balance des blancs
- HDR
- Focus bracketing
- Format d’image en carré
- Courbe de contraste
- Focus peaking
- Zebra
- AF-On
- Toutes les options de mise au point (loupe, détection visages/yeux, etc.)
Vous l’avez compris, la proposition du côté de la photo est assez complète !
Un accès à la très haute résolution
Jusqu’à présent, l’accès au capteur plein format de 61 Mpx était une exclusivité Sony. Mais maintenant, Sigma tente de se faire une place au côté du géant japonais.
Avec une si haute résolution de capteur, vous avez accès à une qualité d’image incroyable. Le nombre de détails est assez impressionnant ! Que ça soit pour du paysage, de l’architecture, de la reproduction, ou pourquoi pas de l’animalier, c’est vraiment l’idéal.
Et si vous prenez une photo en format paysage, vous pouvez recadrer en portrait tout en conservant 24 Mpx après recadrage. C’est vraiment le genre de capteur qui offre des images d’une qualité assez rare.
Grâce à cette qualité haute définition, Sigma peut se permettre de proposer un « zoom de recadrage » en 1080p afin d’offrir un zoom x5 sans aucune perte de qualité. Le capteur n’est pas stabilisé, mais une stabilisation numérique est de la partie avec un crop de 1,30x. Quel dommage qu’il manque le format LOG !
Une ergonomie bien pensée
Les menus sont agréables et bien rangés, vous ne risquez pas de vous y perdre. En plus, ils sont 100 % personnalisables. Tous les boutons et les molettes le sont aussi, même si le choix de fonction attribuable est un peu limité à mon goût.
Sachez aussi que le Sigma FP-L est le premier boîtier sur le marché à se transformer en webcam sans aucun logiciel et sans aucune configuration. C’est exactement comme si vous branchiez une webcam : votre appareil se connecte en toute simplicité. Et ça, je crois que c’est vraiment unique sur le marché !
Rien qu’avec la partie photo, vous pouvez déjà tomber sous le charme de ce Sigma FP-L qui offre une option ultra haute définition en monture L. D’autant plus que le boîtier est proposé à un prix beaucoup plus abordable qu’un Sony A7R IV, à savoir 2 299 €.
Plusieurs manières de travailler en RAW
Ce petit appareil vous offre tout de même la possibilité de travailler sous plusieurs format, aussi bien du RAW DNG 12 bits que du 1080p 120fps.
Encore une exclusivité sur le marché : vous pouvez faire de la haute cadence d’images, tout en continuant à profiter des avantages du RAW. Le SSD vous évite aussi d’être contraint par le stockage.
Mais comme le RAW non compressé CinemaDNG n’est pas toujours évident à travailler, sachez qu’il existe d’autres formats de RAW 12 bits comme le ProRes RAW et le Blackmagic RAW via HDMI. Une belle performance que nous propose Sigma !
Évidemment, il n’y a aucune limite de temps d’enregistrement. Vous pouvez l’alimenter en USB-C, et n’avoir aucun problème de surchauffe (même si vous êtes en RAW) !
C’est comme une vraie caméra de cinéma à qui vous pouvez demander tout ce que vous voulez.
Un hybride parfait pour un usage vidéo
En parlant de caméra, n’oublions pas que le premier Sigma FP était surtout connu pour ses compétences en vidéo. En découvrant le FP-L, j’ai donc été surpris par son côté vrai appareil photo. Pour autant, la partie vidéo reste complète :
- Vidéos en MOV 4:2:0 8 it
- RAW CinemaDNG 12 bit 4:2:2 (la grande force de cette caméra)
- Enregistrement direct sur disque SSD en USB-C
- 4K 30FPS ou 1080p 120fps
Tout comme en photo, les options vidéo sont complètes : focus peaking, double zebra pour réussir à la fois l’exposition de la peau à 70 % et vérifier l’exposition des hautes lumières, time code, Waveforme pour monitorer l’exposition… Sigma a pensé à tout !
Ce que je peux reprocher au Sigma FP-L
Alors évidemment, tout n’est pas rose. Il faut aussi accepter quelques compromis :
- Écran non articulé
- Pas de joystick
- Pas de stabilisation
- Pas de Log
- Pas d’obturateur mécanique
- Manque d’options dans les menus (pas de RAW compressé, compressé sans perte, peu d’options pour configurer l’autofocus, affiner le focus peaking…)
- Pas d’accès au 4:2:2 10 bits en interne, ou à la compression en H265
- Autofocus mêlant contraste et phase, une technologie qui n’est pas encore très claire
Mais vous le savez, le boîtier parfait n’existe pas 😉
Quoi qu’il en soit, je pense que ce Sigma FP-L va intéresser beaucoup plus de monde que le premier FP ! Alors, qu’en pensez-vous ?
Une réponse
L’appareil accepte-il avec bague naturellement les optiques NIKON ?