Canon dévoile une nouvelle focale fixe lumineuse haut de gamme : le Canon RF 35mm f1.4, le premier objectif avec une ouverture f1.4 en monture RF. Jusqu’à présent, nous avions uniquement des objectifs f/1.2 ou f/1.8. Cette fois, Canon a fait le choix de la compacité, car un 35mm f1.2 aurait été bien trop gros ! Retour sur les caractéristiques de ce nouvel objectif.
Comparaison avec le Canon RF 35mm f1.8 Macro STM
Canon avait déjà un 35mm f1.8 Macro, mais celui-ci était plus entrée de gamme (589 € contre 1 900 € pour le nouveau f1.4). Le 35mm f1.8 n’avait que 9 lamelles de diaphragme et des moteurs STM, connus pour être plus bruyants et moins rapides. Bien qu’il soit stabilisé, il n’est pas tropicalisé et sa construction fait plus plastique. Son point fort : il est léger (305 g) et permet des prises macro.
Il reste très intéressant, même si la différence entre la version haut de gamme et entrée de gamme est nettement visible.
35 mm : une focale à tout faire
Un 35mm est un objectif polyvalent, parfait pour le paysage, le reportage, la photo de rue et même le portrait. C’est la focale de prédilection de nombreux photographes qui ne jurent que par le 35 mm. D’ailleurs, la plupart des compacts à objectif fixe disposent d’un 35 mm.
Grâce à son ouverture f/1.4, il permet de capturer des scènes dans des conditions de faible luminosité sans avoir besoin de trop monter dans les ISO, le tout en profitant d’un joli bokeh !
Un piqué de qualité
J’ai testé le piqué sur 45 millions de pixels avec le Canon R5.
Au centre, l’objectif atteint son niveau maximal dès la pleine ouverture. Sur les bords, le piqué n’est pas maximal à pleine ouverture. Il s’améliore progressivement jusqu’à f4, où il atteint une homogénéité parfaite.
Canon 35mm f1.8 vs f.14 : comparaison haut de gamme et moyen de gamme
Piqué
Comparé au 35mm f1.8 Macro, la différence est nette. Le f1.8 Macro semble flou à pleine ouverture sur 45 millions de pixels, alors que le 1.4 est parfaitement net.
En fermant à f/5.6, l’écart se resserre entre les deux, mais le 35mm f1.4 reste vraiment supérieur, notamment sur les bords où le 35mm f1.8 n’arrive jamais à être 100 % homogène.
➡️ L’écart entre le haut de gamme et le moyen de gamme est flagrant.
Bokeh
Même constat concernant l’autofocus : on retrouve le traitement haut de gamme du 35mm f/1.4. La transition du bokeh et la progressivité dans l’image sont particulièrement douces.
C’est une optique avec laquelle on va pouvoir travailler dans des conditions de luminosité difficiles.
Un autofocus exceptionnel sur le marché
Les nouveaux moteurs AF combinent le nano-USM (les moteurs les plus rapides de chez Canon) avec un nouveau mécanisme VCM. En gros, c’est un champ magnétique qui permet d’entraîner les lentilles les plus lourdes. L’avantage, c’est qu’il n’y a aucun bruit !
Avec ce nouveau couple de moteurs, ce Canon RF 35mm f1.4 offre des performances AF exceptionnelles. J’ai testé ça sur un Canon R6 à 30 i/s en obturateur électronique et ça fonctionne très bien ! Jusqu’à la dernière photo de la rafale, toutes les photos sont 100 % nettes, même lorsque ma chienne arrive à quelques centimètres de l’objectif.
➡️ Impossible d’atteindre les limites de cet autofocus, il est prêt pour les prochaines générations de boîtiers !
Deux ergonomies distinctes en photo et vidéo
Malgré sa compacité, cet objectif est très bien équipé :
- bague d’ouverture ;
- bouton AF/MF ;
- bouton personnalisable ;
- bouton IRIS pour protéger la position automatique pour éviter de la changer sans s’en rendre compte ;
- bague électronique qui tourne à l’infini ;
- bague de commande programmable.
Tout y est !
Par contre, Canon a fait le choix de reprendre l’ergonomie du 24-105mm Z qui disposait d’une bague d’ouverture non cliquable. C’est très étonnant de ne pas avoir un petit switch on/off qui permet de bien sentir l’écran. La bague est donc 100 % fluide. Et en plus, elle est désactivée en photo ! On a 2 ergonomies distinctes, et c’est pas toujours facile de s’y retrouver sur le terrain.
➡️ Exemple : je suis en mode vidéo, j’utilise ma bague d’ouverture. Lorsque je passe en photo, il faut que je pense à ne plus utiliser la bague d’ouverture et à passer sur la molette.
Ça pourrait évoluer via des mises à jour. Canon avait déjà annoncé ça avec le RF 24-105 mm. À l’avenir, j’espère qu’ils mettront un petit switch on/off.
Un objectif idéal en vidéo
Cet objectif est pensé pour la vidéo. L’autofocus est silencieux et fluide. La transition entre les points de focus est douce, sans les petits pas perceptibles qu’on a habituellement sur les moteurs STM.
Il n’y a aucun pompage, même sur des sujets très rapides filmés à f/1.4. De même, le focus-breathing est très réduit par rapport au RF 35mm f1.8. Ça le rend très agréable à utiliser en vidéo !
Gestion des défauts optiques
Flare et résistance à la perte de contraste
Le Canon RF 35mm f1.4 se distingue nettement du 35mm f1.8 qui perd rapidement en contraste. La résistance à la perte de contraste est très bonne et le flare reste minimal, même s’il peut apparaître par moment.
Vignettage
On trouve pas mal de vignettage, même s’il disparaît à partir de f2.8. Il faudra simplement le déboucher à pleine ouverture.
Distorsion
L’autre défaut surprenant, c’est la distorsion. Quand j’ai vu l’horizon de cette photo, j’ai compris que la distorsion serait assez élevée.
Rassurez-vous, on n’est pas censé voir cette distorsion : elle est corrigée automatiquement dans les JPEG et sur les RAW, on a les profils de correction.
En plus, ça ne dégrade pas le piqué d’avoir cette distorsion. C’est une tendance de plus en plus acceptée par les constructeurs pour maintenir la compacité des objectifs. C’est sûrement quelque chose auquel il va falloir s’habituer !
Aberrations chromatiques
Le niveau d’aberrations chromatiques est moyen. Ce n’est pas dramatique ni problématique, mais ça arrive d’en trouver.
Soleil en étoile
La capacité de cet objectif à produire un soleil en étoile absolument sublime. C’est vraiment une des forces des objectifs Canon, connus pour leurs sunstar particulièrement réussis.
Pour moi, c’est l’un des plus beaux soleils en étoile qu’on peut trouver sur un objectif.